8.5.14

Diego Stirman, l’homme qui dormait sur scène


Sur le ring des théâtres de poche au grand potentiel, El Clan Destino pourrait être le vainqueur.  Et son directeur, Diego Stirman, un artiste de haute voltige. Sur scène, en ce moment, l'artiste propose une rèinterprétation de la vie de Christophe Colomb. " la véritable histoire de Christophe Colomb "Une adaptation qui tombe à pic puisque des archéologues américains aurait retrouvé sa caravelle sur les côtes haitiennes. Reportage.

El Clan Destino : le clan des destinées
C’est en partant de la place Piat, dans le vingtième arrondissement de Paris,  en haut de la rue de Belleville que se dessine la rue des Envièrges – qui pourrait être la publicité féerique d’une carte postale du Paris d’antan- : commerces artisanaux,  bistrots parigot  avec une bonne dose de formica et où se côtoie houblon tout en mousse, flyers de prestidigitateurs anonymes et autres clichés Harcourt de stars oubliées.
 « C ‘est au 18 !» indique le boulanger d’un geste informatif.  Here we are : la vitrine jonchée de coupures de presse et les marionnettes personnalisées font foi. 


 A l’intérieur, c ‘est la surprise : un théâtre guignol à taille humaine !  Son propriétaire, Diego Stirman nous accueille avec un sourire élastique et des jouets pleins les bras «  Jadis, je jouais devant ma porte. Aujourd’hui, je  vous reçois dans mon salon, j’ai progressé non ? »  Le salon, comme il dit c ‘est son public, des gradins repeints en guise de mobilier le jour et qui accueillent ses spectateurs la nuit. Et le plus étonnant, l’argentin dort sur scène «  Y’en a qui rêve de mourir sur scène, moi j’y fais mes siestes. »  Mais l’artiste ne fait pas que s’y reposer, il y travaille tout le temps. Dans ce décor interchangeable, des bibliothèques murales quadrillent le laboratoire théâtrale- première source d’inspiration pour ces créations originales. «  tout ce que je lis, ce qui m’arrive dans ma vie me modifie, je le retranscris de manière rigolote dans mes spectacles. Mon credo ? Mélange de savoir et d’autodérision.
La véritable histoire de Christophe Colomb  
                 
Breaking news: des archéologues américains aurait retrouvé le bateau de Christophe Colomb. C 'est en tout cas l'annonce d'une équipe de scientifique qui assure avoir localisé les vestiges de l'épave de "Santa Maria", la caravelle  ayant  échoué dans la nuit de Noèl 1492. Alors que la nouvelle vient de tomber, Diego Stirman, artiste visionnaire, joue une création original dans son petit théâtre associatif du 20 ème arrondissement de Paris sur le même thème " La véritable histoire de Christophe Colomb". Des décors en cartons-pâte, des sous-titres historique déjantés, des montages vidéo kitschissime et un humour détonant! 
Dans sa dernière pépite, la véritable histoire de Christophe Colomb, Diego piège son assemblée: De quelle nationalité était-il ? Pourquoi le 2 août 1492 juste avant minuit anticipe- t-il son départ ? Qui sont les hommes qui composent son équipage ? Pourquoi Isabel la Catholique lui donne-t-elle tous ses bijoux ?  Autant de questions dont vous croyez avoir les réponses…  Mais Diego soutient «  Je détiens la vrai histoire de l explorateur le plus connu de tous. Oubliez vos manuels d histoire, et venez au spectacle ! » Dans cet opérette marionnettique, Diego et sa fille Léonor  vous donne la leçon ! A travers des décors fait maison et un humour décalé, La Familia Stirman irradie, GO FOR IT !
El Clan Destino                                                                                                La véritable histoire de Christophe Colomb                                                   18 rue des envierges 75020 Paris


5.10.12

Street art et bien plus que ça


Gloire de rue, gloire à l'art de rue. Dans les grandes rues des métropoles,  çà et là,  on trouve des pochoirs- jeux de mots,  des collages, des graffitis en tous genres .. une quasi normalité, presque tombée en désuétude. Mais non, la rue en marche du monde ne vous laissera pas sur le trottoir des nouveautés. C'est officiel, l'ère du numérique a fait son entrée. Et Sandrine Boulet en fait partie, c'est même l'alpha et l'oméga du street art numérique. Son crédo? Prendre des photos d'un mobilier urbain vierge et y ajouter numériquement  des choses rigolotes. En préambule, il n'y aura pas de méchanceté ni d'outrecuidance quant au nom de famille de l'ingénue. Rencontre à Guy Moquet, chez Irene et Bernard, un bar dans le 17 eme à Paris, avec la star numérique. 

Bonjour Sandrine, tu fais quoi comme travail et pourquoi ce goût de l'art de rue numérique?

 Je fais du graphisme et je dessine souvent. Mais c'est vrai que ma passion, c'est les photos que je fais. Au départ c'était comme ça. Dès que j'étais dans la rue, je prenais les photos de mobiliers oubliés, de paysages, un peu à l'aveugle. Et un jour, mon mari m'a convaincue d'en faire quelque chose. Et puis j'ai décidé de rajouter photoshop derrière, une bonne dose d'imaginaire. Quand je prends en photo les choses qui m'attirent comme un mégot de cigarette, les gens me prennent pour une allumée. Comment ça se passe? Comme ça: au quotidien, quand j'emmène mes enfants à l'école, je vois des trucs sur le trajet. Quand je vais chercher le pain, je scotche sur 3 sacs poubelles, le dernier était percé ça faisait comme un nez. Je sais tout de suite que je peux en faire des tirages. Par exemple, j'aime les cacas de chien. Cela fait partie d'un tout! Tout est recyclable. Quand on regarde l'état de la planète, ça peut faire peur. Les artistes sont là pour passer des messages et redonner de la magie.



                                                              L'ombre de Sandrine Boulet    


Quel message veux-tu faire passer?

Après avoir vu mes photos, certaines personnes me disent qu'on ne voit plus les mêmes choses dans la rue. Qu'un simple poteau peut être aussi autre chose. Ils projettent leur propre imaginaire, et ça me plait. On est tous éphémères, on ira tous aux encombrants comme la table à repasser que je prends en photo. J'ai envie de transmettre ce virus pour que les gens aiguisent leurs sens de l'observation et développent leur imagination à partir de la réalité. La réalité dépasse toujours la fiction.


Comme ci-dessous, Sandrine se met à regarder autour d'elle. Elle remarque 3 trous dans le mur sur le trottoir d'en face. Et, spontanément, elle me fait part de la présence de trois personnages imaginaires. Nous nous mettons alors à imaginer une famille de Barbapapas. Sandrine les adore, " ils sont protéiformes, écologistes, contre les grandes villes, les rivières polluées et font attention aux animaux."





Tes influences ?

Pleins de choses diverses et variées.Les âmes enfantines. Kirikou,Tim Burton, Tex Avery par exemple. Des figures qui m'ont fait rêver, petite.. Je suis malade aussi des Simpsons et de Breaking Bad. Calvin et hobbes, Sophie Calle, aussi. Les fameuses bouches de Wallas et Gromit. Mais Marcel Duchamp reste le maître absolu, il dit cette phrase très juste " ce sont les regardeurs qui font les tableaux".

Ta dernière exposition dont tu es la plus fière?
L'observateur de Sandrine Boulet

 J'ai participé aux Cartes blanches du cube au Centre d'art numérique d'Issy les Moulineaux. J'ai complètement customisé l'établissement. On y trouve un ascenseur avec une élévation et des yeux qui traversent 3 mondes différents. Les souris ne sont pas des souris d'ordinateurs. Les chaises sont des rocking' chairs avec des personnages comme The Cure ou David Bowie. J'ai aussi retapé un camion itinérant qui se baladait dans toute l'Angleterre pour une marque de bière. Mais je dois dire que j'aime bien mon "observateur ", un bonhomme-cheminée qui observe le monde.


C'est comment chez toi?
J'ai dessiné autour des appliques, sur les murs. Sur mes murs, il y a des photos, des illustrations, des dessins d'enfants. J'ai une porte orange, un mur bleu. Le mobilier, c'est des trucs de brocante, que je trouve dans la rue. Il y a aussi un ET en peluche, un autre en sky, une assiette en porcelaine du roi et de la reine de Suède.
                                                                         Propos reccueillis par Margaux Balloffet



30.9.12

Bas les bottes!

En juillet, j'ai eu envie de succomber au virus du voyage. Au diable l'irascible pessimisme français...cet été, je me barre dans la botte italienne. Si t'as google map, c 'est entre l'Afghanistan et  Bécon-les- Bruyères, en gros. L'aventure, l'évasion, les frissons et ...la tourista. Dans mon périple solitaire, j' ai misé sur le
le Couch Surfing, vaste site communautaire qui permet aux autochtones d'héberger des gens du monde entier  et aux étrangers de se faire accueillir gratuitement. La vita e bella. Chacun faisant découvrir à l'autre son univers dans une harmonie rafraichissante ( Nota bene : les relations sexuelles ne sont pas inscrite dans la charte du site). Et là vous me dites, pourquoi l'Italie? Elle séduit par sa beauté et la diversité de ses paysages ( sommet enneigés des Alpes, parc naturel des Abruzzes, cratère fumant du Vésuve )   Mais arrêtons nous sur mon expérience à Naples, ô combien rocambolesque, où comment se faire arnaquer made in Italy? 

Napoli, paradis?

Coeur du mois de juillet, 14 heures, je déboule à Naples, la ville foire'fouille, ça grouille. Avant mon avion, j'ai deux heures à tuer, deux heures pour me trimballer.  Mon front n'est que sueur, le sac  que je  trainasse comme un viel âne mort dans mon dos me plombe, je galère. Dans mon désarroi, le théâtre de la rue me fait sourire: à chaque feu vert, j'ai l'impression d'être à un concours de formule 1, les Piaggios hénnissent, les italiens roulent sans casques et non je ne suis pas en Afrique. Ils  m'accostent comme des loups baveux, me parlent comme si j'étais Adrianna Karembeu. Time's up, l'amour rend aveugle, ouvre tes yeux, j'ai le tissu adipeux. Mais qui est le napolitain? Il porte des teeshirts à messages ( italian do it better ) du canard laqué dans les cheveux, des chaussures d'agent Ratp et des mains qui parlent.. trop. Dans cette ville, il y'a une âme, que je respire à plein poumon... jusqu'au prochain Piaggio. Je sors mon reflex de mon sac vintage, y'a plein de couleur dans mon viseur:  des poubelles qui vomissent sur le trottoir, catastrophe écologique et sanitaire ( cf merci Berlusconi ) côtoient des tags cheaps sur de magnifique églises. C 'est presque une zone tribale. Mais un événement sans précédent va bousculer ma journée tropicale...

L'incident

"You know guys, i love to get lost... " Je m'enfonce un peu plus dans les ruelles parallèles. J'emprunte des chemins délicats, bourrés de revendeurs de téléphones malsains, d'échoppes de taffetas bigarrés et de petits nids de magouilleurs bavards. On m'avait conseillée de ne pas y aller, mais je suis reporter de guerre, vous savez.  J'avance donc l'air à l'aise toujours avec mon demi quintal dorsal. Je m'engage dans une impasse.. Un scooter s'arrête devant ma trogne. " Bella, comme staiii " L'homme au jean has been me fait du rentre dedans en passant par des détours. Il me parle de ses problèmes de cocaïne.. In fine, je capte, il veux me vendre son Iphone.  Me prouvant qu'il marche ( envoi de textos avec accusé de réception, passe des coups de fil devant moi ) je cède avec crédulité à sa dernière offre... 50 euros. Sourire saillant, mains chaleureuses, il m'emballe tout dans une sublime pochette en cuir de vachette bleu nuit. Heureuse comme les blés et le sentiment d'avoir fait une affaire incroyable, je sautille grâcieusement ( c 'est important ). Que se passe t il?  Je ne parviens pas à ouvrir la pochette, elle est condamné. Qu'à cela ne tienne ( expression exhumée du passé) je m'arrête dans une droguerie bizarre, demande un ciseau, coupe la pochette et patratra, un bout de bois. Giovanni, je suis saisis d'une envie irrépressible de te souffleter. Je reçois un sms " alors italian do it better? " j'ai répondu " they do it malheur "

12.11.11

Le bar Ourq

Quai de Loire, il existe un bar à la cool. Le bar Ourq à la façade turquoise Cadillac.
On dirait le sud:  40 sirops décorent l'arrière plan du bar, des boules de pétanques sont gracieusement prêtées, une borne internet à disposition et des Bd, jeux de sociétés meublent les bibliothèques
L'anecdote marrante: Une mama malienne du quartier y concocte un jus de gingembre magnifique. 







Bar Ourq 68 quai de Loire 75019 Paris
Métro: Ourq ( L.5 )

11.11.11

Killygrind

Dans sa boutique du 18 ème arrondissement, Killygrind ( à prononcer kiligraind ) innove. 
Ses trouvailles en fripes ne sont qu'un premier pas. Madame customise.
Styliste et illustratrice, son voyage en Californie l'a marqué….les années 50 et 80,
Jem et les hologrammes, Betty boop et Junko Mizuno font aussi partie de son panthéon. 
Cette petite a de la dynamite.







Killygrind 47 rue d'Orsel 75018 Paris
Métro / Anvers
Plan: ici