30.9.12

Bas les bottes!

En juillet, j'ai eu envie de succomber au virus du voyage. Au diable l'irascible pessimisme français...cet été, je me barre dans la botte italienne. Si t'as google map, c 'est entre l'Afghanistan et  Bécon-les- Bruyères, en gros. L'aventure, l'évasion, les frissons et ...la tourista. Dans mon périple solitaire, j' ai misé sur le
le Couch Surfing, vaste site communautaire qui permet aux autochtones d'héberger des gens du monde entier  et aux étrangers de se faire accueillir gratuitement. La vita e bella. Chacun faisant découvrir à l'autre son univers dans une harmonie rafraichissante ( Nota bene : les relations sexuelles ne sont pas inscrite dans la charte du site). Et là vous me dites, pourquoi l'Italie? Elle séduit par sa beauté et la diversité de ses paysages ( sommet enneigés des Alpes, parc naturel des Abruzzes, cratère fumant du Vésuve )   Mais arrêtons nous sur mon expérience à Naples, ô combien rocambolesque, où comment se faire arnaquer made in Italy? 

Napoli, paradis?

Coeur du mois de juillet, 14 heures, je déboule à Naples, la ville foire'fouille, ça grouille. Avant mon avion, j'ai deux heures à tuer, deux heures pour me trimballer.  Mon front n'est que sueur, le sac  que je  trainasse comme un viel âne mort dans mon dos me plombe, je galère. Dans mon désarroi, le théâtre de la rue me fait sourire: à chaque feu vert, j'ai l'impression d'être à un concours de formule 1, les Piaggios hénnissent, les italiens roulent sans casques et non je ne suis pas en Afrique. Ils  m'accostent comme des loups baveux, me parlent comme si j'étais Adrianna Karembeu. Time's up, l'amour rend aveugle, ouvre tes yeux, j'ai le tissu adipeux. Mais qui est le napolitain? Il porte des teeshirts à messages ( italian do it better ) du canard laqué dans les cheveux, des chaussures d'agent Ratp et des mains qui parlent.. trop. Dans cette ville, il y'a une âme, que je respire à plein poumon... jusqu'au prochain Piaggio. Je sors mon reflex de mon sac vintage, y'a plein de couleur dans mon viseur:  des poubelles qui vomissent sur le trottoir, catastrophe écologique et sanitaire ( cf merci Berlusconi ) côtoient des tags cheaps sur de magnifique églises. C 'est presque une zone tribale. Mais un événement sans précédent va bousculer ma journée tropicale...

L'incident

"You know guys, i love to get lost... " Je m'enfonce un peu plus dans les ruelles parallèles. J'emprunte des chemins délicats, bourrés de revendeurs de téléphones malsains, d'échoppes de taffetas bigarrés et de petits nids de magouilleurs bavards. On m'avait conseillée de ne pas y aller, mais je suis reporter de guerre, vous savez.  J'avance donc l'air à l'aise toujours avec mon demi quintal dorsal. Je m'engage dans une impasse.. Un scooter s'arrête devant ma trogne. " Bella, comme staiii " L'homme au jean has been me fait du rentre dedans en passant par des détours. Il me parle de ses problèmes de cocaïne.. In fine, je capte, il veux me vendre son Iphone.  Me prouvant qu'il marche ( envoi de textos avec accusé de réception, passe des coups de fil devant moi ) je cède avec crédulité à sa dernière offre... 50 euros. Sourire saillant, mains chaleureuses, il m'emballe tout dans une sublime pochette en cuir de vachette bleu nuit. Heureuse comme les blés et le sentiment d'avoir fait une affaire incroyable, je sautille grâcieusement ( c 'est important ). Que se passe t il?  Je ne parviens pas à ouvrir la pochette, elle est condamné. Qu'à cela ne tienne ( expression exhumée du passé) je m'arrête dans une droguerie bizarre, demande un ciseau, coupe la pochette et patratra, un bout de bois. Giovanni, je suis saisis d'une envie irrépressible de te souffleter. Je reçois un sms " alors italian do it better? " j'ai répondu " they do it malheur "